Réseau canadien sur la mort précoce des pommes de terre (CanPEDNet)

Chercheur principal

Mario Tenuta | Université du Manitoba

Objectifs 

  • Identifier les espèces et les niveaux de population des principaux agents causaux de la mort précoce de la pomme de terre (MPPT) dans les champs de pommes de terre commerciaux et leur impact sur les symptômes de la maladie et le rendement, y compris : les isolats de Verticillium pour déterminer l’agressivité à causer la MPPT dans le cultivar Russet Burbank, des nématodes parasites et d’autres maladies du sol associées au complexe de la MPPT.
  • Améliorer la capacité analytique à l’aide de la validation du protocole PCR standardisé développé dans le GF2 pour la quantification de l’ADN de Verticillium dans le sol et le développement d’une plateforme à haut débit basée sur l’ADN pour la quantification des pathogènes du sol.
  • Évaluer le potentiel des pratiques de gestion pour contrôler la maladie de la MPPT, y compris les produits fongicides et nématicides de lutte nouvellement homologués, les systèmes de culture améliorés et une fumigation unique suivie de pratiques d’enrichissement du sol. Les pratiques de lutte contre la MPPT seront évaluées dans les champs commerciaux afin d’obtenir des estimations réalistes des avantages de ces pratiques pour les producteurs.
  • Évaluer les propriétés de la santé des sols (physiques, chimiques ou biologiques) qui sont en corrélation avec les populations d’agents pathogènes de la MPPT et la gravité des maladies et la façon dont les systèmes de culture et les pratiques de gestion des sols améliorés influencent les propriétés des sols, telles que mesurées par l’évaluation de la santé des sols, en relation avec la lutte contre la MPPT.

Résultats préliminaires de la recherche 

Le mauvais temps automnal au Manitoba en 2019 et la pandémie de la COVID-19 ont eu un impact sur certaines activités de ce projet.

Agents causaux et capacité d’analyse

 

  • Des échantillons de sol composite ont été prélevés dans 20 à 30 champs commerciaux de chacune des cinq provinces (Alberta, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard) et l’analyse a commencé à l’automne 2019 pour repérer les espèces et les densités de Verticillium et de nématodes.
  • Les sols ont été analysés par le PCR en temps réel pour détecter divers agents pathogènes des plantes causant la dartrose (point noir) de la pomme de terre, la gale poudreuse, la gale argentée, la pourriture rose, la pourriture sèche fusarienne et la pourriture aqueuse de la pomme de terre.
  • Des échantillons de sol ont ensuite été extraits et quantifiés pour détecter les espèces de Verticillium sur la base du PCR en temps réel. L’ADN de Verticillium variait selon l’échantillon. En utilisant la méthode standard de dilution par placage pour le dénombrement des colonies de Verticillium producteur de microsclérotes, 44 % des échantillons ont produit des colonies. Cependant, la méthode du PCR a révélé que 86 % des échantillons avaient des taux de Verticillium La relation entre les colonies et les niveaux d’ADN dans les échantillons de sol n’était pas forte.

 

Pratiques de gestion

  • Un essai répété en serre a été mené au Nouveau-Brunswick sur la Russet Burbank pour évaluer les produits pesticides commerciaux, notamment les fongicides Aprovia® (dans le sillon) et Senator® PSPT (traitement des semences) et le nématicide et fongicide Velum™ Prime (dans le sillon). Des échantillons de sol ont été prélevés au début et à la fin du cycle de croissance. La gravité du flétrissement verticillien a également été notée. L’analyse des résultats se poursuit. Les études sur le terrain ont été annulées, mais sont prévues pour 2020.
  • Une étude de rotation de deux ans a été lancée en 2018 au Nouveau-Brunswick et la phase de la pomme de terre a été achevée en 2019-2020 pour évaluer l’effet des traitements sur la productivité de la pomme de terre et la suppression des maladies. Les niveaux de population de dahliae et de nématodes des lésions racinaires à la plantation au printemps et à la récolte à l’automne ont été déterminés pour les deux années. Le rendement des pommes de terre, la gravité de la MPPT et les maladies des tubercules ont été évalués.
  • Une étude de rotation a été lancée en 2017 à l’Île-du-Prince-Édouard. Huit systèmes de rotation et un témoin (sol nu) avec et sans fumier ont été traités. En 2019, une deuxième phase d’une rotation de 3 ans a été lancée et une culture d’essai de pommes de terre est prévue pour 2021. La biomasse des cultures de couverture et leurs accumulations totales d’azote et de carbone, ainsi que la dynamique des nitrates du sol pendant la phase de la pomme de terre ont été surveillées sur une base mensuelle. Certaines propriétés physico-chimiques du sol ainsi que le rendement et la qualité des pommes de terre ont été évalués. Des échantillons ont également été prélevés pour l’évaluation du dahliae et des nématodes des lésions racinaires.
  • En 2019, au Nouveau-Brunswick, une étude de terrain sur les engrais verts a été lancée pour évaluer le millet perlé, la moutarde brune et un mélange des deux pour les comparer aux rotations typiques trèfle rouge-orge et aux cultures de rotation des céréales. Des données sur la biomasse et le rendement ont été recueillies dans les parcelles, le cas échéant. Les mêmes engrais verts ou cultures seront cultivés sur les parcelles en 2020 et en 2021, ce sera une année de culture d’essai de la pomme de terre.
  • Les échantillons de sol destinés à l’analyse des propriétés phytosanitaires des sols ont été recueillis et sont actuellement en cours de traitement et d’analyse.

Messages-clés pour les producteurs 

Le projet CanPEDNet est une collaboration nationale de seize chercheurs dans douze établissements différents au Canada. Malgré les défis de démarrage, le projet progresse bien maintenant. Les restrictions liées à la COVID-19 ont affecté certaines activités de recherche, en particulier les analyses de laboratoire. Cependant, les chercheurs s’efforcent de poursuivre les études sur le terrain et de rattraper les études sur le terrain aux endroits où que certaines études ont été reportées.

Les travaux d’enquête réalisés jusqu’à présent indiquent que les niveaux de nématodes de Verticillium et de nématodes des lésions radiculaires varient considérablement d’une province à l’autre et à l’intérieur d’une même province.  On espère que les résultats de ces enquêtes permettront d’améliorer la capacité des essais et de s’informer sur les seuils à l’origine des pertes de rendement.

provinces participantes