Développement de stratégies de gestion régionales et d’outils de prise de décision pour la lutte contre le doryphore de la pomme de terre

Photo credit: T. Shinners-Carnelley

Chercheurs principaux 

Chandra Moffat et Ian Scott | Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), Summerland C.B. et London ON, respectivement

Objectifs

Réduire les pertes économiques causées par le doryphore de la pomme de terre dans les régions de culture canadiennes. Plus précisément, la sensibilité locale des populations de doryphores à plusieurs classes d’insecticides sera déterminée grâce à un réseau national de surveillance de la résistance, la gestion de la résistance sera améliorée, la base moléculaire du développement de la résistance sera mieux caractérisée et de nouveaux outils de développement seront mis au point pour améliorer les pratiques de gestion.

Les premiers résultats de la recherche

Test de résistance des populations de doryphore de 2019

Manitoba (9 populations) : Plus de la moitié des populations ont montré une résistance à au moins un néonicotinoïde (groupe 4A), tandis que quatre autres populations ont montré une sensibilité réduite. Une seule population a montré une sensibilité totale au néonicotinoïde Actara®. Six populations ont montré une résistance à au moins un diamide (groupe 28), généralement le Verimark®. Quatre populations ont montré une sensibilité réduite au spinosyne (groupe 5) DelegateMC, tandis que les cinq autres étaient sensibles. Sept populations ont montré une sensibilité réduite à l’Entrust® (groupe 5) et une était résistante.

 

Ontario (6 populations) : Trois populations ont montré une sensibilité réduite au néonicotinoïde (groupe 4A) Actara®, une a montré le développement d’une résistance, et deux ont montré une sensibilité totale. Pour Titan® (groupe 4A), deux populations ont montré un développement de la résistance, deux ont montré une sensibilité réduite et deux ont montré une sensibilité complète. La résistance aux diamides (groupe 28) a été observée dans trois populations. Dans deux cas, une résistance a été constatée à la fois au Coragen® et au Verimark® et une population a conservé une sensibilité totale soit au Coragen® soit au Verimark®, mais pas aux deux insecticides. Pour les spinosynes (groupe 5), une population a montré un développement de résistance à Entrust®, tandis que trois populations ont montré une sensibilité réduite et deux une sensibilité totale. Quatre populations étaient totalement sensibles à DelegateMC et deux présentaient une sensibilité réduite.

 

Québec (9 populations) : Une résistance au spinosyne (groupe 5) Entrust® n’a été détectée que dans une seule population. Les autres populations ont montré le développement d’une sensibilité réduite à Entrust® et la plupart ont également montré une sensibilité réduite à DelegateMC. La plupart des populations ont montré une sensibilité réduite aux néonicotinoïdes (groupe 4A), mais aucune résistance n’a été détectée. En ce qui concerne les diamides (groupe 28), un nombre à peu près égal de populations ont montré une sensibilité totale et d’autres une sensibilité réduite.

 

Nouveau-Brunswick (4 populations) : Deux populations ont été totalement sensibles à tous les insecticides testés, tandis que les deux autres ont montré une sensibilité réduite au néonicotinoïde (groupe 4A) Actara® et au spinosyne (groupe 5) Entrust®. Une population a montré une sensibilité réduite à DelegateMC.

 

Île-du-Prince-Édouard (3 populations) : Une population testée a montré une sensibilité totale à tous les insecticides testés. Une autre a montré une sensibilité réduite aux deux néonicotinoïdes (groupe 4A) et l’autre a montré une sensibilité réduite à au moins un insecticide de chaque classe.

 

Alberta (3 populations) : Les résultats ne sont pas communiqués pour 2019, mais pour les populations de 2018, une bonne sensibilité à toutes les classes d’insecticides testées a été déterminée.

 

Développer un outil interactif de cartographie en ligne pour les producteurs

Un outil de cartographie de la résistance est en cours de développement à partir des données des enquêtes de 2018 et 2019, et est actuellement disponible hors ligne à des fins de recherche, les premières diffusions aux partenaires du projet étant prévues d’ici 2022. L’application de cartographie en ligne permettra aux producteurs et à l’industrie d’accéder et d’obtenir des résultats détaillés de l’enquête de sensibilité sous une forme accessible et facile à consulter.

 

Identifier les signatures moléculaires de la résistance aux insecticides

Des tests de diagnostic moléculaire du doryphore provenant de populations soumises en 2018 et 2019 ont été lancés. Les populations les plus prioritaires pour les tests étaient celles présentant une forte activité de résistance aux insecticides spinosynes (groupe 5) et diamides (groupe 28). L’ARN a été extrait de tissus d’insectes provenant de populations résistantes et sensibles et a été soumis à une installation de séquençage. Une analyse bioinformatique sera lancée pour comparer les profils d’expression des gènes caractéristiques de chaque population afin d’identifier les gènes dont l’expression est corrélée à la présence d’une résistance aux insecticides.

 

Messages clés pour les producteurs

  • Les résultats des campagnes sur le terrain de 2018 et 2019 montrent de fortes tendances régionales dans le développement de la résistance chez les populations de doryphores, différentes classes d’insecticides présentant des variations régionales d’efficacité.
  • L’application de cartographie en ligne permettra aux producteurs et à l’industrie d’accéder aux résultats détaillés de l’enquête de sensibilité et de les obtenir sous une forme accessible et facile à consulter.
  • Des tests de diagnostic moléculaire des doryphores des populations sont en cours pour identifier les gènes dont l’expression est corrélée à la présence d’une résistance aux insecticides.

Provinces participantes