Le mildiou: Suivi des souches d’agents pathogènes et de leurs caractéristiques

Photo credit: R. Peters

Chercheur principal

Rick Peters |Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), Charlottetown, Î.-P.-É.

Objectifs

  1. Identifier les souches de Phytophthora infestans responsables du mildiou de la pomme de terre dans les zones de production du Canada.
  2. Évaluer les nouvelles souches de pathogènes du mildiou au Canada pour leur capacité à provoquer des maladies dans les tissus aériens et souterrains des plantes solanacées, et déterminer leur sensibilité aux fongicides homologués et nouveaux ainsi que les environnements optimaux pour l’infection, la production de spores et la survie.

Les premiers résultats de la recherche

  • Le mildiou n’était pas répandu sur les principales superficies cultivées en 2018 ou 2019, probablement en raison des étés chauds et secs de ces années. Au cours de la saison 2018, le mildiou a été le plus répandu en Ontario et en Colombie-Britannique, et a été trouvé dans les cultures de pommes de terre et de tomates. Quelques spores de l’agent pathogène ont été capturées dans des pièges à spores au Manitoba, en Ontario et au Québec en 2019, mais aucune maladie n’a été observée.
  • En 2018, la souche US-23 (un type d’accouplement A1) a causé le mildiou en Ontario. Elle présentait une certaine sensibilité au Ridomil Gold® (métalaxyl-m), mais cette sensibilité semblait diminuer plus tard dans la saison.
  • La résistance au Ridomil Gold® a été trouvée dans de nombreux isolats des collections de 2018 et 2019 de Colombie-Britannique. En 2019, un ensemble de données de base sur la réponse à l’oxathiopiproline (OrondisTM) de divers génotypes de pathogènes importants (US-8, US-23 et US-24) trouvés au Canada a été complété. Jusqu’à présent, aucune résistance à cette chimie n’a été trouvée.
  • Les données préliminaires montrent que l’US-23 peut infecter les plantes et se reproduire sur une plage de température plus large que l’US-8. Les études utilisant l’appareil de contrôle du gradient de température se poursuivent afin de recueillir des informations plus détaillées sur la biologie des agents pathogènes.

Key Messages for Growers

  • Les souches ou génotypes d’agents pathogènes du mildiou varient considérablement dans leur capacité à provoquer des maladies sur les tissus de l’hôte. L’US-23 est très agressif sur le feuillage et les fruits de la tomate, mais moins sur le feuillage de la pomme de terre. L’US-24 est capable d’infecter à la fois le feuillage de la pomme de terre et celui de la tomate de manière similaire, tandis que l’US-8 est largement adapté à la pomme de terre en termes d’expression de la maladie. Cependant, tous les génotypes peuvent provoquer des maladies dans les tubercules de pomme de terre.
  • La dynamique des pathogènes du mildiou continue de changer au Canada, ce qui justifie la poursuite de la surveillance des populations de pathogènes. La tomate est désormais un acteur important dans l’épidémiologie du mildiou au Canada, et la gestion des maladies de la pomme de terre doit tenir compte des impacts des populations d’agents pathogènes qui infectent les tomates.
  • La présence de souches multiples dans une région de culture compliquera la lutte contre la maladie et pourrait entraîner la production d’inoculum hivernal.
  • De nombreuses souches sont résistantes au Ridomil Gold (métalaxyl-m), mais heureusement d’autres produits de lutte contre le mildiou comme l’Orondis (oxathiopiproline) restent des outils efficaces et précieux pour le contrôle des maladies.

Provinces participantes